Anglais aéronautique

L'anglais aéronautique

par Gilles Bélanger

2016/09/22

 

L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale - International Civil Aviation  Organization (OACI - ICAO) fut fondée en 1947.  La mission de cet organisme des Nations-Unis basée à Montréal est l’instauration de standards législatifs et opérationnels en matière d’aéronautique civile.

 

Devant l’évidence d’un besoin de standardisation des communications dans l’aviation, l’organisation a choisi l’anglais comme langue commune pour les opérations internationales. Le choix de cette langue fut basé sur des considérations historiques et sur le fait que les plus importants fabricants aéronautiques et fournisseurs de services étaient anglophones. Ainsi la langue anglaise, déjà en expansion dans le monde des affaires, devint la langue internationale dans l’aviation.

 

Suite aux enquêtes sur plusieurs incidents et accidents aériens, il s’avéra que les difficultés de communication et d’interprétation furent citées parmi les causes directes ou ayant contribué à ces événements. Ainsi, en 1998, l'OACI adopta une résolution concernant les compétences requises en matière de connaissance de l’anglais. Un an plutôt aux États-Unis, l’administration de l’aviation, la FAA, avait demandé expressément à l’OACI de mettre en place des normes en matière de compétences linguistiques.

 

Au début des années 2000, l’OACI travailla donc à la production d’un manuel sur l’implantation de mesures visant une amélioration drastique de la phraséologie utilisée, de  l’apprentissage de l’anglais et de l’entraînement des professionnels de l’aviation internationale dans les pays membres.

 

Les règles de l’OACI sont appliquées par chaque État mais sans standardisation dans l’application même de ces règles. De plus, vers 2005, les opérateurs peinent à former le personnel et à changer leurs critères d’embauche. Si bien qu’une crise de l’emploi se manifesta et plusieurs professionnels de l’aviation de pays anglophones s’expatrièrent afin de combler les postes laissés vacants à cause d’une pénurie de main-d’œuvre capable de travailler efficacement en anglais dans les pays non-anglophones. Maintenant, l’OACI travaille sur une révision prochaine des standards langagiers.

 

J’ai rencontré Madame Lucia Marguglio, Directrice chez Comunicatus, une école de langue spécialisée en enseignement de l’anglais de l’aviation basée à Montréal. La mission de Comunicatus est d’offrir des formations adaptées de haute qualité. L'institution offre le programme d'anglais aéronautique dans le respect des normes internationales de l'OACI et des exigences élevées de Transport Canada. Diplômée en psychologie de l’Université Concordia, Madame Marguglio cumule de nombreuses années d’expérience en management et en enseignement de l’anglais. Elle fut chargée de l’enseignement de l’anglais à des élèves-pilotes chinois alors en formation chez Cargair pour des lignes aériennes asiatiques.

 

Selon Madame Marguglio, les besoins en enseignement de l’anglais aéronautique s’accroissent. Elle ajoute que les standards OACI en la matière pourraient être en voie d’être révisés. Toute fois, l’application des examens pour les certifications diffère d’un pays à l’autre.

 

Au Canada, c’est Transport Canada qui est chargé de tester les compétences linguistiques des candidats. Ailleurs dans le monde, des agences gouvernementales ou des entreprises privées sont mandatées pour offrir les examens de compétences linguistiques. Par exemple le certificat RELTA en Australie, le T.E.A. en Angleterre et ELPAC administré par Eurocontrol ainsi que d’autres ailleurs dans le monde. Toutes sont des certifications faisant fois des niveaux de connaissances des candidats selon les normes OACI .

 

Les divers niveaux de compétences linguistiques opérationnelles sont identifiés comme étant Level 4, Level 5 et Level 6. Lorsqu’un pilote ou un contrôleur aérien non-anglophone obtient le niveau 4 (OACI Level 4) il est considéré apte à travailler en anglais à l’international. Par contre, celui-ci devra renouveler périodiquement sa qualification. Au niveau 6 (Level 6), un individu qu’il soit allophone ou anglophone est jugé expert et qualifié à vie.

 

Les défis se présentant tiennent du fait que l’attribution des niveaux de compétences linguistiques diffères selon les pays appliquant ces standards linguistiques. Selon l’experte, les États membres devraient synchroniser l’application des examens. Présentement, les prestations des examens sont à la discrétion de chaque État membre. Une hausse des standards OACI serait aussi à prévoir.

 

Les enseignants et coachs de l’anglais aéronautique doivent d’emblée êtres soit diplômés universitaires en enseignement de l’anglais ou êtres titulaires d’une certification reconnue d’enseignement de l’anglais aux non-anglophones tel que TESOL ou CELTA et démontrer la maîtrise de cette langue. L’enseignement pour l’aviation requiert une formation d’entraîneur de l’anglais aéronautique ou nécessite une expérience et des connaissances du domaine de l’aviation. La combinaison de l’enseignement et des compétences en aéronautique pouvant être préférables pour peu que le professionnel de l’aviation sache rendre sa matière au élèves.

 

Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, certaines écoles spécialisées offrent aux professeurs d'anglais une formation d'enseignant de l’anglais aéronautique. C’est le cas notamment du Collège Mayflower situé en Angleterre. Cette formation est certes nécessaire pour les gens sans expérience de l’aviation et souhaitable pour les gens issus de l'aviation. Des formations d’examinateurs agréés et de formateurs d’enseignants sont également offertes.

 

Du choix de l’anglais comme langue de l’aviation après la Seconde guerre mondiale jusqu’à l’implantation des normes linguistiques actuelles, l’anglais est devenu l’un des maillons de la sécurité aérienne. L’amélioration de la formation langagière et la simplification de l’anglais de l’aviation  sont à souhaiter pour les années à venir et, seront le gage d’une sécurité et d’une efficacité accrues.


Un voyage en Équateur

Carnet de voyage en Équateur

Par Gilles Bélanger

2016/06/18

"Très très bien écrit! et captivant." - Marie-Josée Longchamps

QUITO ET GUAYAQUIL

 QUITO

 

L’Équateur est un beau petit pays dynamique offrant une très grande variété de paysages, d’activités, de parcs et de musées. C’est un pays pacifique, ouvert au tourisme et à l’immigration. Toute fois, la prudence est de mise à certains endroits. À mon avis, le simple bon sens suffira pour un séjour sans tracas. La langue officielle est l’espagnol et bien qu’ils soient ouverts et hospitaliers, assez peu parmi eux parlent l’anglais ou le français. Chaleureux, les Équatoriens réservent une place importante à la famille, à l’enfance et à l’amitié.

 

Le 4 mars 2016 vers 8:30, en ce vendredi hivernal, je quitte Montréal sur un vol de Copa Airlines. Le Boeing 737 offre une envolée confortable avec un personnel attentionné parlant espagnol et anglais. Au départ, j’ai fait la connaissance d’un Québécois retournant à Cotacachi où il enseigne le français. Un groupe d’alpinistes canadiens est  également du vol. L’un d’eux m’apprend qu’ils graviront un volcan inactif en Équateur.

 

Arrivé à Panama city (Tocumen airport), la connexion pour le vol vers Quito est courte. Me voilà donc aussitôt à tire-d’aile vers ma destination de la Sierra équatorienne. J’arriverai au moderne aéroport international Mariscal Sucre de Quito vers 17:35.

 

L’aéroport de Quito, aussi appelé aéroport de Tababela, est situé loin de la ville. Prévoyez donc un arrangement de transport avec votre hôtel ou renseignez-vous à l’aéroport sur la navette ou les taxis. Au sortir de l’aéroport, tenez compte que les soirées sont fraîches et souvent pluvieuses dans cette région. Toute fois les journées sont chaudes et agréables.

 

Quito est une populeuse ville située en région montagneuse. Elle est la capitale du pays et de la province de Pichincha. Sur le plan internationale, Quito est jumelée à trois importantes villes canadiennes, Toronto, Vancouver et Montréal. Elle est également jumelée à Saint-Paul (Minnesota), Louiseville (Kentucky), Bogota en Colombie, Mexico, Buenos Aires, Montevideo, Londres, et Jérusalem, pour en nommer quelques unes.

 

Le 737 panaméen se stationne près d’un 747 de KLM et d’un autre jumbo d’Iberia. À l’arrivée, tout est simple et rapide pour les douanes et la sécurité ainsi que la récupération de mes bagages. D’expérience, je puis dire que les aéroports de Quito (UIO) et Guayaquil (GYE) sont efficaces et très bien organisés. Depuis 2010, Guayaquil a d’ailleurs remporté deux fois le prix du meilleur aéroport dans sa catégorie; un aéroport régional recevant également des vols internationaux, entre-autres, d’American Airlines, de KLM et d’Avianca.

 

Je vous conseille de vous procurer le « chip tourista » pour téléphones cellulaires dès votre arrivée à l’aéroport. Créé à l’intention des visiteurs, il permet une connexion téléphonique et Internet 4G, une utilisation illimitée des applications Whatapps et facebook et des fonctions de sécurité. À défaut, procurez-vous un chip Movistar afin de pouvoir faire des appels téléphoniques. Les Wi-Fi sont plutôt rares. On en trouve dans les hôtels, les nombreux café-bistros Sweet and coffee, les restos McDonald's. Dans les résidences privées dotées de connexions Internet le Wi-Fi illimité est inclus. À noter que les cafés-internet sont très nombreux.

 

Le taxi de l’hôtel m’attend déjà. Puis, avec un couple de touristes néerlandais, nous partons vers l’hôtel dans une confortable camionnette sur l’autoroute bien pavée. Tout va pour le mieux. Le Community hostel est accueillant, jeune, dynamique et offrant lits confortables, bonne nourriture et judicieux conseils prodigués en anglais ou en espagnol. Il est situé dans le Centre Historique de la capitale près du terminal de bus appelé Marin, du marché central, d’un pub et de quelques commerces.

 

Au rez-de-chaussée, l’hôtel offre un tour de ville gratuit, une virée à la Mitad del Mundo (sur la ligne de l’équateur terrestre) pour quelques dollars et d’autres activités. Ainsi, au lendemain de mon arrivée, je me joins au groupe pour une visite guidée du centre historique avec Alberto, "Beto", l’excellent guide. En après-midi, nous allons à la Mitad del Mundo, à l'écomusée Intiñan.

 

Le centre historique de Quito

 

Le tour guidé du centre historique, le Vieux Quito, est très appréciable et instructif. La promenade en groupe débute par un arrêt au Mercado central où l’on offre des plats typiques et des jus frais dont le fameux jus de mora (mûres); délicieux et santé ! Un incontournable rafraîchissement équatorien.

- « Si vous n’en avez jamais bu alors c’est que vous n’êtes jamais allez en Équateur », nous dit le guide.

Nous poursuivons notre tournée du Centre historique de Quito en passant par une place où se trouve une salle de spectacle d’une superbe architecture. On y présentera un spectacle de chants sacrés. La musique, le chant, le théâtre, la sculpture, la peinture et d'autres formes d’Arts ont une grande importance en Équateur.

 

Les centres d’intérêt sont le museo casa Oswaldo Guayasamine, le musée d’artéfacts Pré-Incas et d’autres musées ainsi que la Basilique où l’on peut monter dans les tours. Une visite du Palais gouvernemental est possible sur réservation. Le « teleferico » est fort intéressant. Un haut téléphérique permettant par beau temps de voir au loin les volcans. On s’y rend par taxi.

 

La Place du peuple est un rendez-vous incontournable pour les Équatoriens. Sur place, le guide nous instruit brièvement sur l’histoire du pays, des Incas et de la société. Il nous raconte aussi pourquoi le pays a adopté la monnaie US et son implication sur l’économie.

 

Concernant la monnaie, il y a de nombreux guichets bancaires permettant des retraits en devises américaines. Utilisez des terminaux dans les endroits sûrs ou surveillés. La plus part de vos achats seront en argent comptant et les cartes de crédit sont acceptées dans les grands restaurants et les centres commerciaux. Il est nécessaire d'avoir sur soit une photocopie du passeport lors d'achat à crédit.

 

De plus, bien que les policiers, discrets, avenants mais omniprésents, n'abordent jamais les touristes pour vérification d'identité, on doit avoir sur soit son passeport ou une photocopie couleur pour s'identifier en cas de besoin. À noter que la Police nationale offre un service de police du tourisme pour venir en aide aux visiteurs en cas de besoin.

 

Le guide nous présente également la bibliothèque ouverte à tous, Équatoriens et visiteurs. L’édifice est celui de la première université fondée par les Jésuites. Une superbe église attire également notre attention. Elle est sublime. Un arrêt à une petite boutique de confiseries typiques nous délecte. Plus loin, nous voyons une immense statue sur une colline. C’est la « Virgen del Panacillo». Elle fut construite à partir de tonnes d’aluminium offertes par l’Espagne. Il est préférable d’y monter en taxi pour plus de confort et de sécurité. C’est à voir.

 

Sur une autre place, le Musée San Francisco trône en toute beauté. Au rez-de-chaussée, se trouve un joli restaurant avec terrasse, le Tianguez café restaurant, pour se restaurer et relaxer. L’endroit offre une pause salutaire du soleil d’après-midi ou un moment romantique en soirée. Pour moi, c’est un coup de cœur.

 

Enfin, nous arrivons dans le petit quartier « Gypsy » connu sous le nom de la Ronda. On y trouve restos et boutiques d’artisanats. S’y trouve aussi une chocolaterie tenue par un chocolatier d’origine suisse et sa conjointe équatorienne, enseignante en histoire, qui nous expliquent l’art de la chocolaterie équatorienne. En soirée, la Ronda offre musique et atmosphère de fête.

 

 La mitad del Mundo

 

La mitad del Mundo est considérée comme le centre du monde sur le globe. La visite est passionnante avec des expériences sur la force Coriolis sur la ligne entre les deux hémisphères. Intéressantes sont également les explications d’un guide sur la vie des anciens autochtones dont les Jivaros, les réducteurs de têtes.

 

On nous fait entrer dans une hutte amazonienne bâtie sur le site par des autochtones. À l'intérieure de cette grande hutte, une compagne est ahurie un moment...il y a un serpent anaconda; heureusement ce n'est qu'une réplique. Nous apprenons que quatre familles vivent dans une seule demeure. Il y a quatre grands amaques, un pour chaque famille. On apprend aussi que la période d’ensoleillement journalière est toujours d’égale durée dans la région.

 

Les quatre jours passés à Quito sont agréables. Je visite, parfois avec de nouvelles amies résidant à l’hôtel. Un matin vers 5 heures, le sportif en moi attend la fin d’une forte pluie matinale pour relever le défit d’un jogging dans les pentes avoisinantes de l’hôtel. Vers 7:30, enfin ! c’est un GO ! Plus d’une heure d’alternance course et marche dans les rues en pentes et de longs escaliers les connectant. Chaque jour, je marche dans la ville, de jour comme de soir, de mange des spécialités locales, je relaxe et regarde, curieux, le quotidien des citadins affairés.

 

Très bientôt arrivera le moment d’aller rejoindre mes amis à Guayaquil, « La perla del Pacifico ». J’ai choisi et, vous le suggère, de prendre l’autocar afin d’apprécier le panorama de la Sierra. On peut s'y rendre aussi par avion avec Avianca ou tame. Un vol de 55 minutes pour 100$ US.

 

On m’a suggéré Trans Esmaraldas et Transportes Ecuador. Je prends un autocar de cette dernière. C'est un voyage agréable de huit heures sur de belles routes jonchées de montagnes, de pâturages et de plantations de bananiers, de manguiers et de surprenantes rizières qui rappelle l’Asie. À mi-chemin, nous arrêtons à Santo Domigo pour se restaurer dans un resto local ou chez Kentucky Fried Chicken. Le bus arrive enfin au grand et moderne Terminal terrestre de Guayaquil vers 18 heures. Fatigué et un peu perdu, je casse la croûte pour ensuite aller retrouver mes sympathiques hôtes chez-eux dans le quartier Guayacanes. Bienvenu et bon retour à Guayaquil que je retrouve avec joie et un pincement au cœur. Nous nous retrouverons donc à Guayaquil.

 


L’intelligence émotionnelle, de son apprentissage à son évolution en affaires

L’intelligence émotionnelle, de son apprentissage à son évolution en affaires

Par Gilles Bélanger

2015/01/23

Cet article vise à permettre aux professionnels et gens d’affaires d’avoir une vision de ce qu’est l’intelligence émotionnelle. Il permet de prendre conscience de son importance. De plus, il apporte des pistes de solutions visant le développement de cette importante faculté humaine.

 

Perçue en psychologie comme une forme d’intelligence, un volet de l’intelligence ou une compétence émotionnelle et sociale, l’intelligence émotionnelle suscite l’intérêt notamment en éducation, en arts et même dans les affaires. Les anciens faisaient référence à la bienséance, au savoir-vivre en société puis au savoir-être par opposition au savoir-faire. Aujourd’hui, la psychologie l’identifie et en trace les paramètres et particularités.

 

Le psychologue et chercheur John Gottman du Gottman Institute y réfère en matière de relations amoureuses et familiales usant du concept appelé « emotional bank-account ». Le professeur de gestion Steven Covey évoquait l’évolution personnelle via l’adoption de nouveaux paradigmes personnels et d’une évolution de la pensée. Covey rejoignait Daniel Goleman en considérant l’Intelligence émotionnelle comme une compétence et non un acquis quasi immuable comme l’est le quotient intellectuel.

 

Le monde des affaires et le domaine de l’éducation réalisent les gains importants en productivité et en apprentissages que permet cet éveil de l’intelligence émotionnelle. De même, la globalisation qui requiert une sensibilité accrue aux différences culturelles, justifie son développement en affaires.

 

Par la sensibilisation alliée à des exercices pratiques, cette compétence peut-être développée chez les gens de tous âges. Qu’on prenne pour exemple les « Rethinkers » des écoles de La  Nouvelle-Orléans ou les exercices et séminaires visant à changer les paradigmes d’adultes dans le monde du travail en psychologie organisationnelle pour espérer une amélioration.

 

Nous définirons ce qu’est l’intelligence émotionnelle et exposerons les biens-faits de son développement. Mettrons au jour les qualités personnelles à faire évoluer chez un individu. Nous exposerons également les stratégies d’apprentissage de cette nouvelle faculté par des exemples concrets. 

 

 

Dans le monde des affaires et le marché du travail, l’accent fut mis sur le savoir-faire et les compétences techniques. Le système d’éducation jaugeant le QI et instaurant la compétitivité. Parle-t-on ici de priorité à l’apprentissage ou aux de performances à l’école ?

 

Au Québec en 2014, les penseurs de l’éducation prônent plus de technologies et de sciences pour les élèves dans un monde compétitif. Pourtant tout bon éducateur sait d’instinct qu’on doit enseigner le plaisir d’apprendre comme le mentionnait l’astrophysicien Hubert Reeves. Le système d’éducation donne à croire qu’il est en retard sur les réalités sociales et les besoins réels.

 

L’enseignement combiné des arts, des langues et des sports alliés aux matières dites scolaires  et techniques est  bénéfique pour une formation équilibrée des élèves et vraiment complète. Former l’intellect et le caractère.

 

En ce qui concerne le maintien et le développement des affaires, les qualités intrinsèques de l’I-É sont des plus nécessaires. Un manque d’aptitude nuit à la versatilité et occulte la vision réaliste des affaires, s’en suit des erreurs stratégiques dans la conduite des affaires occasionnant des pertes parfois majeures. Les dirigeants affectés d’une sorte de scotome de la pensée ignorent des faits importants à leurs prises de décisions de même qu’un manque d’écoute de leurs partenaires, employés, fournisseurs et clients.

 

L’ouverture aux différences culturelles et la globalisation des marchés

 

De la globalisation des affaires, nous dirons que la forte mobilité des travailleurs et l’étendue planétaire des affaires rendent la conduite des affaires on ne peut plus délicate. Les opérations à l’étranger et le marketing à l’international requièrent une sensibilité certaine. Les champions connaissent l’importance des facteurs humains. Comme le mentionne l’étude Geert Holstede  sur www.geert-hofstede.com au sujet de la conduite des affaires et du marketing, certains paramètres doivent êtres pris en compte par des esprits éclairés.

 

Des indicateurs tels que l’indice d’individualisme (élevé aux É.-U. avec un score de  91 et au Canada, 80, et bas au Guatemala, 6, et au Panama, 11, une moyenne de 21 pour l’Amérique Latine ou encore un score bas en Malaisie, etc.), l’indice d’évitement de l’incertitude (UAI), la masculinité (ex. forte au Mexique) et l’orientation à long terme (LTO).

 

Un indice d’individualisme (IDV) élevé au contraire du collectivisme marque des liens faibles entre individus. L’indice d’évitement de l’incertitude (UAI), marque un grand besoin de réassurance, un lien émotionnel et de confiance accrue. Une masculinité élevée marque une importante distinction des rôles hommes/femmes au travail et en société. Par opposition, une société dite féminine tant vers une moins grande distinction des rôles et des genres.

 

Voici une parenthèse intéressante; fruit des études de IBM concernant les gens de cultures différentes, de société à indice de masculinité élevé versus de sociétés à féminité élevé.  Il y a en effet assez  peu de différences entre les valeurs des femmes de diverses cultures. À contrario, il y a de grandes divergences entres les valeurs des hommes vivants dans des cultures différentes. Par exemple, Mexicaines et Canadiennes se rejoignent plus que Mexicains et Canadiens.

 

À noter que la gestion et l’évaluation du temps diffèrent d’une culture à l’autre. C’est un fait pouvant étonner les Occidentaux. Par exemple, chez certains, si vous arrivez  20 minutes après l’heure prévue d’une réunion vous n’êtes pas considéré en retard. Patience et compréhension sont alors de mises. En fait, il n’y a pas qu’une façon de faire les choses, mais plusieurs façons toutes aussi valables sur d’autres continents.

 

L’interprétation de la geste collective ou individuelle (c.-à-d. des actions posés ou intentions exprimées) est d’emblée sujette à l’analyse autobiographique de chacun.  Le Dr Covey suggérait que l’individu travaille à changer ses paradigmes, ses repères, afin d’éviter une vision biaisée et ainsi pouvoir développer ce grand élément de l’I-É qu’est la conscience.

 

Comme en fait foi cette anecdote. Un enseignant du TESOL (English as a Second Language) accusait des élèves étrangers de tricheries aux examens. Ceux-ci, fort offusqués, n’y voyaient aucune tricherie mais plutôt de l’entraide. La référence à l’indice d’individualisme (IDV) est ici fort évidente. Une connaissance culturelle, une attitude empathique, une explication claire du but des examens et une révision de la prestation d’examens auraient permis des relations plus harmonieuses.

 

De l’intelligence émotionnelle et de son apprentissage et développement

 

Du siège primaire des émotions à la maîtrise de celles-ci. L’habilité à décoder les courants subjectifs. Certaines parties du cerveau siégeant au niveau de l’amygdale contrôlent l’aspect émotif de la prise de décision. Le « guttfeeling » y trouve son origine primitive. Cette intuition est une sensation impliquant des réactions de type « fight or flight ». Il peut aussi être  l’expression d’un flair. Par exemple, la forte impression chez un investisseur de vendre ses actions. Elle est une faculté hors du raisonnement. Donc une faculté émotionnelle.

 

Les compétences à développer

 

L’intelligence émotionnelle, quant à elle, balise nos rapports à nous-mêmes et aux autres. Elle met en valeur des qualités telles que l’initiative, l’empathie, l’adaptabilité et le leadership.

 

On identifie cinq compétences personnelles et sociales :

-         Connaissance de soi (awarness);

-         Contrôle de soi (autorégulation);

-         Motivation;

-         Empathie;

-         Compétence sociale se traduisant en flexibilité, influence, leadership, facilité en communication de même qu’en gestion des conflits.

 

Apprentissage chez les jeunes

 

L’intelligence émotionnelle s’apprend et se développe à tous âges. Ainsi l’a-t-on inculqué chez des élèves. Citons l’exemple d’élèves de la Nouvelle-Orléans. Ceux-ci ont étés sensibilisés aux questions environnementales. S’en suivirent des exercices d’implication accompagnés de petits projets. Leurs compétences sociales nouvellement acquises influençant leurs compétences personnelles.

 

Ces élèves se nomment eux-mêmes les « rethinkers ». Groupe que la direction scolaire encourageait en étant réceptive à leurs idées, projets et démarches.

 

Ainsi, sous l’influence des rethinkers, l’école a signé un contrat d’achats de produits alimentaires locaux à raison de deux fois par semaine. D’autres recommandations de ce groupe furent adoptées. L’aménagement d’un jardin, l’embauche d’enseignants passionnés, le remplacement de détecteurs de métaux par des « détecteurs d’humeurs ». Par la suite, on aménagea une aire de détente, « chill-out zone » et créa un cercle de résolution de problèmes.

 

Développement chez l’adulte

 

D’abord, évaluer l’individu.  Le tact est toujours de mise. Saluer les forces d’une personne et discuter de ses insuffisances. Idéalement, l’évaluation devrait s’appuyer sur de multiples points de vue. Goleman mentionne l’exemple de l’école de gestion Weatherhead à Cleveland, où les étudiants reçoivent des informations sur eux-mêmes de deux sources différentes après s’être eux-mêmes auto-évalués sur leurs potentiels et valeurs. Ils doivent ainsi prendre également en compte les critiques de leurs pairs, famille et amis de même que les résultats de tests et simulations.

 

Des étapes de développement

 

Cultiver la motivation. L’on doit garder à l’esprit que les gens sont motivés par ce qui répond à leurs valeurs, rêves et objectifs. Alors il faut agir en conséquence et se concentrer sur ces facteurs.

 

Être proactif. L’individu doit accepter de guider sa propre transformation. Il s’agit de trouver les moyens et de se donner les outils de développement personnel. Apprendre à utiliser le stress, à faire preuve de maîtrise de soi et à prendre conscience de nos valeurs.

 

Nous devons êtres à même de nous inspirer d’idées positives et de nous mettre en présence de techniques de développement personnel. Ainsi mis en présence d’outils de réflexion, l’adoption d’une nouvelle philosophie et d’une prise de conscience de nos valeurs deviennent tangible.

 

Plusieurs éléments d’aide à la croissance personnelle et services de soutien sont à la disposition de qui désire découvrir ses valeurs profondes, se ressourcer et avoir une plus grande conscience de soi.

 

Poser des objectifs. Les objectifs seront clairs et accessibles dans cette aventure de découverte de soi. À ce chapitre, l’objectif se doit d’être scindé en plus petits objectifs atteignables. Les petits succès réguliers motivent l’individu et minimisent les rechutes. L’humain a besoin de constater les résultats afin de se munir de repères.

 

Prévenir les rechutes. Les habitudes sont toujours tenaces. D’où l’importance de prendre en compte les risques de rechutes. Ceci nécessite une connaissance de soi grandissante.

 

De plus, l’on doit en arriver à reconnaître les situations à risques. Pour ce faire, on doit analyser  la situation ayant causé une rechute et les pensées et les sentiments qu’elle a provoqués.

 

Aucun changement ne s’opère subitement. Les entreprises offrant ou même imposant une formation à l’intelligence émotionnelle sous forme de séminaires de courtes durées ne constatent aucune amélioration.  En effet, soyons avisés qu’il faut des semaines, voire des mois de support, de participation personnelle sincères, d’éveil rencontrant quelques écueils.

 

À propos de la pratique. Dans le cadre d’une formation, les séances de pratiques, de jeux de rôles et les mises en situations doivent être accompagnées d’un soutien et de rétroactions.

 

Conclusion

 

Le travail en matière de compétences émotionnelles vise à des changements salutaires de paradigmes, de références personnelles. Concernant les formations assistées par ordinateur, bien qu’elles sont très efficaces en matière de formations de compétences techniques elles sont fort peu appropriées en la matière qui nous occupe ici.

 

Nous développons donc un phare en matière de communication et de prises de décisions dans la poursuite des affaires. En découle une adaptabilité et plus d’ouverture d’esprit.

 

Ainsi la continuité et la stabilité vient par la flexibilité des attitudes. Le développement de l’intelligence émotionnelle est un investissement majeure au 21ième siècle.

 
 


L'organisation à l'aide de la notion de cadrans

L'organisation à l'aide de la notion de cadrans

par Gilles Bélanger

2015/01/21

 

Pourquoi certains individus semblent toujours en contrôle dans leurs activités quotidiennes malgré les aléas de la vie ? Pourquoi certains autres semblent désemparés et toujours en urgences ? Avez-vous l’impression que tout vous échappe ? que la malchance vous poursuit ?

 

Halte ! On respire. Peut-être s’agit-il d’un manque d’organisation, d’une perte de vision des valeurs profondes ou d’un coup du sort. Quoi qu’il en soit, une vie sans problème n’est pas une vie. Mais une vie en continuelle conflits n’est certes  pas une belle vie.

 

La classification des activités selon le modèle des cadrans permet d’y voir plus clair et ce, rapidement. Les buts sont de se réapproprier  le contrôle du temps, de mieux gérer et prioriser les activités et ultime ment de reconnaître nos valeurs propres.

 

Je connais des entreprises qui ne gèrent de façon approximative. Continuellement dans l’urgence du moment, elles exténuent leurs employés. Certains gestionnaires ou entrepreneurs causent des rotations de personnel coûteuse, des profils amoindris voir même la faillite de l’entreprise.

 

Il y a plus d’un an, je subissais plusieurs contre-temps. Certains se sont amenés par des situations fortuites, d’autre furent causés par un manque de planification. Les urgences financières et certaines malchances m’accaparaient.

 

Alors que je découvrais le Dr Covey je compris la situation en étant en mesure de la cartographier. J’étais presque continuellement dans le cadran 1 de Covey.

 

Voici le type de situation que nous connaissons tous. Le manque de temps pour planifier, pour socialiser et prendre soin de soi ou manque de ressources. S’en suit donc une escalade des problèmes urgents pourtant évitables. C’est irritants s’ajoutant bien évidemment à d’éventuels vraies urgences qui sont fruits des impondérables.

 

Le but sera de se retrouver dans le cadran 2 le plus souvent possible et de prévenir le plus possible d’être dans le cadran 1 des choses urgentes.

 

Le simple fait de prendre conscience de ces cadrans nous permet de faire un classement judicieux de nos activités. Il permet également de prendre conscience de notre utilisation du temps. De faire un instantané de la répartition de nos efforts. Cette vision permet aussi d’être moins émotif et de faire des choix éclairés. Une meilleure vision des diverses situations, une plus grande discipline m’amena graduellement vers le cadran 2 de la planification et de l’action tangible.

 

Cette simple prise de conscience et le « mapping » que j’en faisait me permis un meilleur contrôle de la situation. Alors que presque tout mon temps était dévolu aux activités du cadran 1 aujourd’hui, je ne consacre que quelques heures par semaine à ces activités.

 

Le cadran 1 :  On y classe les activités qui sont urgentes quelles soient importantes ou non dans la conduite d’un projet ou d’une carrière. On y trouve selon moi également des activités sans rapports avec le projet.

-         urgences financières ;

-         réparations urgente ou non ;

-         palier à tout impondérable ;

-         tout contre-temps causé par une mauvaise gestion ou la négligence.

 

Le but d’une conduite efficace sera de prévenir les situations relevants du cadran 1.

 

Le cadran 2 :  C’est la classification des activités menant à la réalisation d’un flot constant, à l’amélioration continue, à la stabilité et au traitement adéquat des situation.

-       la culture de saines habitudes travail et ailleurs ;

-       activités développant une bonne hygiène de vie ;

-      se ressourcer ;

-      application de stratégies de développement personnel et professionnel ;

-   toute activité permettant de maintenir et développer ses relations interpersonnelles, familiales et d’affaires ;

-         planification budgétaire ou autre.

 

Ces habitudes permettent de minimiser le retour au cadran 1. De plus, elles permettent une croissance personnelle certaine.

 

Le cadran 3 : Les gratifications immédiates sans valeur ajoutée.

 

Le cadran 4 : Toutes activité impliquant une mauvaise hygiène de vie. Une personne prise dans ce cadran est en perte de contrôle de tous les aspects de sa vie. Un besoin d’introspection et d’aide extérieure est flagrant.

 

Il est notoire que de connaître ses propres forces c’est le début du succès. Contrôler nos activités mène à former qui nous sommes. Un contrôle et un choix judicieux de nos activités permettent non seulement une planification efficace mais aussi la croissance personnelle.

 

 "... mastering yourself makes you fearless" - Lao Tzu

 

Réf. : The 7 habits of hightly effective people - S. Covey